Archives de catégorie : La Réunion (France)

Pour les bravos de l’empire – L’île de la Réunion des années 1939-1945

Jean-François SAMLONG. Jacaranda – La Réunion et son histoire. Roman. 1987. 9782904470059

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Jean-François SAMLONG

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Librairie Gerard

4ème de couverture
Le gouverneur Aubert était considéré par tous comme l’empereur de l’île. C’était un homme froid, orgueilleux, autoritaire, et ce soir-là, en offrant le premier banquet de l’année aux notables de la ville, il savait pertinemment que tous seraient à ses pieds. Il attendait ses invités, un petit sourire narquois au coin des lèvres, plus sûr de lui que jamais. L’Italie était entrée en guerre contre la France qui s’écroulait sous la mitraille des blindés allemands. Là-bas, c’était le fracas de la guerre et de la défaite, ici l’attente d’un triomphe et l’on savourait le feu intérieur du patriotisme. Les médailles et décorations, celles de 14-18, fleurissaient sur la poitrine des Anciens Combattants. Quant aux jeunes, ils n’attendaient qu’un seul mot d’ordre pour se jeter dans la bataille. Les filles brodaient sur de fins mouchoirs le prénom de leur fiancé, en écoutant d’une oreille attentive le cri de guerre lancé sur Radio Saint-Denis par une voix nasillarde.

Nina Ségamour

Emmanuel GENVRIN. Théâtre Vollard. Théâtre. 1986

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Théâtre Vollard
Emmanuel GENVRIN

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4ème de couverture
La jeune Créole Nina a seize ans lorsqu’elle devient Miss Bourbon 1940. Elle connaît Paris sous la botte allemande. Rapatriée, elle se prête à la propagande vichyste. L’arrivée du Léopard (contre-torpilleur de la France Libre) la chasse de nouveau vers la métropole où un lointain fiancé la retrouve et l’assassine.
« Après les ” bons sentiments ” de Marie Dessembre, j’ai voulu exposer les travers réunionnais, le goût pour les apparences, les voitures, les commérages, l’argent facile… J’ai mis en scène des personnages antipathiques mais, au fil du spectacle, César, l’amoureux éconduit, est devenu touchant. Et Nina était trop séduisante ! Grâce à des scènes d’anthologie (les commères, l’auto-stop) et à des passages interactifs (l’assemblée générale, le bal la poussière, le défilé de miss), grâce aux chansons du spectacle le succès a été immédiat. Le décor était celui de l’Hôtel Métropole qui rappelait l’ancien Hôtel d’Europe de Saint-Denis avec son grand orchestre des Créol’s dont Tropicadéro ou Vollard Combo continuent d’interpréter des ségas devenus standards : Batay-batay, séga Lespor, César le Rhum, Gro zozo…». La pièce est venue opportunément renflouer les caisses de la compagnie chaque fois qu’elle en avait besoin, notamment en 1993 au sortir de Millenium et de la grève de la faim : le public a répondu présent alors que, harcelée par les médias et les autorités, la troupe était donnée pour moribonde. Précédemment en 1987, on jouait Nina quand nous avons appris notre expulsion du Grand Marché : la salle était pleine, les pétitions (6000 signatures) ont commencé le soir même. Enfin, Nina a donné à la troupe l’occasion de faire ses premières tournées et de se faire connaitre en métropole. En juillet 1983 à Martigues il y eut à la même table André Ginzburger, tourneur, Philippe Thiry de l’ONDA et René Gachet, inspecteur des théâtres. Sur les 3, deux ont cru en nous et nous ont aidé : Thiry et Ginz, devenu un ami depuis. En 2000, les lycéens du Butor (Saint Denis) ont repris la pièce sous la direction de Claude Besson. De 1995 à 2001 Kari Vollard a remis en scène les “commères” ainsi que différentes chansons du spectacle, César, Séga Lespor ou Batay batay, jouées également dans le répertoire de Tropicadéro ou Vollard Combo.
Emmanuel Genvrin

Colandie

Emmanuel GENVRIN. Théâtre Vollard. Théâtre. 1986

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4ème de couverture
Dans les ruines d’une usine sucrière se réunit une troupe, les ” Compagnons du Devoir ” ou ” Jolis-Militaires ” parce qu’ils s’habillent de défroques de soldats et d’uniformes de fonctionnaires. L’une des leurs, Colandie, s’est enfuie d’un orphelinat et veut rejoindre le colonel Augustus, son amour par correspondance.
J’avais fait la connaissance d’une femme en métropole, ancienne pensionnaire de l’APECA, institution réunionnaise pour l’enfance “coupable et abandonnée”. On l’avait emmenée de force en métropole et attachée à un grabataire. Elle était devenue alcoolique et se rappelait qu’à La Réunion, un bourreau professionnel battait les enfants avec un chabouk (fouet), qu’il y avait deux cuisines, une pour les créoles, une pour les bonnes sœurs métropolitaines. L’établissement fonctionnait comme une colonie pénitentiaire, à 1 500 mètres d’altitude, à la Plaine des-Cafres. Plus tard, à La Réunion, j’ai travaillé à l’APECA. »
Emmanuel Genvrin